COMBIEN DE MARCHES POUR ATTEINDRE LE REZ-DE-CHAUSSÉE?
Moins de dix ans séparent la construction de ces deux maisons voisines. Pourtant quel contraste en terme d'élévation par rapport au sol! Encore au début des années 1910, les maisons construites destinées à la classe ouvrière et à la classe moyenne sont généralement érigées directement sur le sol, comme cette maison à droite érigée en 1912-1913. Sur la façade, on ne distingue pas de cave, bien que nous sachions qu’on peut y retrouver parfois une trappe, au niveau du rez-de-chaussée, donnant accès à un caveau. C'est pourquoi, depuis le trottoir, on accède à ces maisons en montant à peine quelques marches. On pourrait multiplier les exemples qui le démontrent le même phénomène dans maints quartiers de Montréal où sont construites des maisons de cette époque.
Par contre, à partir de la Première Guerre mondiale, on va progressivement creuser des caves de pleine hauteur et qui servent notamment de lieu de rangement et d’installation d'une fournaise à l’huile servant à chauffer l’eau qui coule dans les calorifères de fonte distribués à chaque étage. Ce faisant le rez-de-chaussée va s’élever afin de réduire la profondeur devant être creusée. On aura ainsi besoin de monter une demi-douzaine de marches voir plus. Il n’y a pas de règle absolue, chaque propriétaire est libre de se faire construire comme bon lui semble, mais une tendance claire est établie.
Quand la construction domiciliaire reprendra après la guerre, les exemples de maisons qui s’élèvent du sol se multiplieront, comme celui du 6917 rue Christophe-Colomb érigé en 1921. Si on connaît la date de construction, c'est grâce aux annuaires, le bâtiment ayant conservé son ancienne numérotation civique.
Comme on le verra dans la section EN SAVOIR +, le creusage des caves se fait alors essentiellement au pic et à la pelle.
Promenez-vous dans votre quartier et comptez les marches pour apprécier cette étape importante de la construction domiciliaire montréalaise.
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