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LES RECENSEMENTS CANADIENS Quand on s’intéresse à la ville, le recensement effectué tous les 10 ans par le gouvernement fédéral auprès des ménages canadiens constitue l’un des plus riches outils de recherche, mais également le plus difficile à exploiter. Il représente pourtant la meilleure manière de connaître les familles qui ont habité la ville. En prenant pour acquis que les annuaires municipaux sont maintenant connus, tout comme les pistes pour convertir les anciennes adresses civiques, il est possible d'aborder ce dernier outil et d'en décrire les principales composantes, bien que le sujet reste vaste et doive être traité comme une simple entrée en matière. Quatre recensements à connaître : ceux de 1901, 1911, 1921 et 1931 Afin de préserver la confidentialité des informations dévoilées lors de ce décompte de la population, le plus récent recensement pancanadien accessible au grand public est celui de 1931, qui en juin 2023 était graduellement rendu accessible au public. Par ailleurs, si on considère leur utilisation dans la perspective de notre site, soit l'histoire et la géographie urbaines, les recensements pouvant être les plus utiles sont ceux qui fournissent les adresses exactes de chaque ménage visité. C’est pourquoi la présentation se limite à ceux de 1911, 1921 et 1931, mais également à celui de 1901, même si ce dernier n'indique pas toujours, pour les localités rurales, le lieu exact d'habitation. Accéder aux recensements numérisés
D'autres choix peuvent être faits afin de réduire les possibilités de recherche. Par exemple, en sélectionnant une année de recensement ou encore en délimitant la recherche à une seule province. À ce sujet, nous ne recommandons pas de préciser la ville car les limites territoriales actuelles de plusieurs municipalités n'étaient pas celles en vigueur à l'époque. Une dernière remarque: cet outil reste tributaire de la qualité des centaines de milliers de pages numérisées. Manuscrites, les informations ont été transcrites par des énumateurs qui n'écrivent pas toujours très bien et qui peuvent écrire un Émile avec deux LL. C'est pourquoi il peut être utile de savoir qu'en inscrivant comme prénom simplement un E suivi d'un astérisque (E*) l'outil vous donnera tous les Emile, Emille, Emilien, Ernest etc. Trouver le recensement pour un lieu précis
Les recensements sont, comme il se doit, répartis par province, chaque province étant divisée par districts (qui reprennent à peu près les frontières des comtés électoraux) et chaque district se compose de sous-districts représentés selon le cas par des villages ou des quartiers. Cette répartition de l’information contenue dans centaines de milliers de pages change d’un recensement à l’autre. Ainsi, dans celui de 1901, le village de Villeray se trouve dans le comté de Laval, soit le district 163, et plus précisément dans le sous-district Q. Dix ans plus tard, ce qui était le village de Villeray (annexé à Montréal en 1905) fait toujours partie du comté de Laval mais est devenu le district 168 qu’on a distribué cette fois
Pour obtenir les numéros de districts et sous-districts d'un recensement, on cliquera, à la page d'accueil des recensements, sur la section Dominion du Canada, 1871 à 1931, puis en déroulant cette nouvelle page on obtient la section Où chercher et dans la colonne de droite les entrées pour chacun des recensements.
Pour les grandes villes canadiennes et leurs agglomérations, des index des rues ont été élaborés afin de faciliter la recherche. Mais seuls ceux de Montréal et de Québec ont été produits pour les recensements de 1911, 1921 et prochainement de 1931. On accède à ces derniers par la page d’accueil des recensements respectifs, comme par exemple celui de 1911. En hyperlien on trouvera les index de la ville de Montréal de 1911 et de 1921 qu'on pourra télécharger. En ce qui concerne les index montréalais, voyons, à titre d’exemple, celui de 1911. Pour l’occasion, nous avons choisi au hasard la rue Saint-Hubert, listée à la page 28 du document. Comme on peut le constater, cette rue traverse plus d’un district : le 162 (Jacques-Cartier), 168 (Laval), le 172 (Maisonneuve), le 181 (Montréal-Saint-Jacques) et le 183 (Montréal-Sainte-Marie). Il faudra donc d’abord choisir le district désiré puis, vérifier plusieurs sous-districts afin d’identifier le pâté de maisons désiré.
Malheureusement, en 1901, on n’a pas produit d’index pour identifier les districts et les sous-districts de Montréal de sorte qu’il faut adopter une approche différente et recourir à des cartes qui les délimitent. En ce début de XXe siècle, on compte 9 districts sur l’île de Montréal. Chacun est cartographié et inséré en hyperlien sur cette page. Outre la ville de Montréal qui en compte 5 ( Sainte-Anne, 174; Saint-Antoine, 175; Saint-Jacques, 176; Saint-Laurent, 177; et Sainte-Marie, 178), il y en a 4 autres qui couvrent l'est de Montréal et l'île Jésus au complet, soit (Hochelaga, 155; Maisonneuve, 167; Jacques-Cartier, 157 et Laval Accéder à la base de données du recensement Il est facile d’accéder aux pages des recensements dès qu’on connaît le numéro d’un district et celui d’un sous-district (rappelons qu’en 1901 les sous-districts sont identifiés par une lettre et non un chiffre). Pour ce faire, on cliquera sur l'option de recherche avancée (flèche noire) de la page d'accueil de l'instrument de recherche. Puis ensuite on choisira une seule année de recensement (dans ce cas-ci, 1901) puis le Québec
On obtient alors les premières pages de résultats composés de groupes d'individus, chacun étant Une page du recensement Un sous-district compte généralement entre une dizaine et une cinquantaine de pages. Chaque page renferme les informations personnelles manuscrites concernant 50 individus, à raison d’une personne par ligne, tous les membres d’une même famille étant inscrits les uns à la suite des autres.
Les principales informations des recensements du tableau principal Les personnes recensées sont regroupées par famille et celles-ci sont inscrites selon l’ordre de la visite effectuée par l’énumérateur passé de porte en porte.Les membres d’une même famille sont présentés selon leur âge respectif à la suite du chef de famille et de son épouse. Illustrons avec deux familles qui comptent plus d’enfants que la moyenne. Certains énumérateurs, comme celui de droite, inscrivent d’abord les garçons suivis des filles alors que d’autres, –et c’est le cas de la grande majorité d’entre eux– les inscrivent strictement en ordre décroissant. Les prénoms attribués aux enfants peuvent aussi être source d’intérêt. Les fils aînés qui reçoivent le même prénom que leur père est une pratique répandue comme c’est le cas de Wilfrid Gagnon et de son fils aîné de 22 ans.
Juste le fait d’avoir accès à tous les membres de la famille qui auraient habité tel ou tel logement représente aussi un avantage considérable par rapport à d’autres sources qui n’indiquent seulement que le chef du ménage et son occupation, comme c’est le cas, par exemple, des annuaires municipaux que nous verrons plus bas. En effet, comme l’a notamment démontré l’historienne Bettina Bradbury, l’histoire des femmes et celle du travail des enfants passent aussi, bien souvent, par les recensements.
Il existe cependant quelques trucs afin d’aider l’historien ou le généalogiste en herbe à lire correctement les noms. On peut Dans cet extrait de l’annuaire de la 5e avenue à Rosemont, on voit clairement que la première famille du 394 figurant au recensement est celle d’Isaïe Villeneuve et qu’ au 392, réside Lodevic Bourdeau. La famille de notre dernier extrait, au 426, doit se lire comme étant celle d’Arsène Beaudry… Au fil du temps, on apprend donc progressivement à défricher certaines écritures, à reconnaître certaines lettres majuscules, en se fiant sur les prénoms qu’on parvient à identifier. On aurait tort de se fier aux noms proposés par Bibliothèque et Archives Canada car le système de reconnaissance d'écriture manuscrite automatisé ne donne pas de bons résultats pour les cas le moindrement mal écrits. Si le Sévigny se présente comme étant Sevengny, notre Arsène Beaudry est transcrit comme étant Arannie Renndas! Les annuaires donnent de bien meilleurs résultats. Salaire et occupation: quelques mots pour finir
Certains s'intéresseront aussi aux revenus des familles. Si les salaires gagnés ne posent pas de problème de lecture en tant que tel, il en va tout autrement de leur valeur. Que vaut un gain annuel de 650$ en Quant aux fort nombreuses occupations déclarées, la plus commune demeure sans conteste, au cours des premières décennies du XXe siècle, celle de journalier. Lors du recensement de 1901, on avait demandé l'occupation exercée sans précision quant au lieu de travail. Les autorités fédérales ont par la suite compris que la question était mal formulée puisque des situations de travail fort différentes pouvaient entraîner la même réponse. Un journalier qui cumulait de multiples petits boulots au cours de l’année devait être distingué de celui travaillant, par exemple, comme apprenti dans les chantiers de construction. Cela a été corrigé au recensement suivant. Celui qui se disait cordonnier en 1901, pour donner un dernier exemple, pouvait maintenant préciser s’il travaillait dans une boutique ou s’il était un employé d’une manufacture de chaussure, les deux occupations étant fort différentes. Tenez-en bien compte dans votre examen des occupations. On vous souhaite de belles découvertes dans les recensements!
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