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DANS LES MAISONS MONTRÉALAISES On a vu que la cave apparaissait dans les maisons ouvrières et de classe moyenne montréalaise, au tournant de la Première Guerre mondiale. On pourrait croire que le secteur immobilier avait alors rattrapé une partie de son retard technologique sur le secteur industriel, en mécanisant des étapes de la construction domiciliaire, notamment le creusage des fondations des maisons. Après tout, les pelles mécaniques existaient déjà et leur utilisation avait simplifié et favorisé cette arrivée des sous-sols de pleine hauteur dans les maisons qu’on observe partout. Un facteur technologique pouvait être mis de l’avant pour expliquer cette transformation. Cherchant des photographies de l’époque qui auraient pu attester de cette mécanisation, nous avons consulté les archives photographiques Notman, déjà présentées. Après une recherche qui nous permet d’apprécier l’ampleur de la richesse iconographique du site, on trouve une photographie noir et blanc, sur laquelle on voit deux de ces pelles à l’œuvre à Montréal et ce, lors de construction d’un nouvel édifice Eaton en 1925.
L’absence de grande sériation dans la construction de ces maisons à Montréal, ─rarement pouvons-nous voir plus que 3 bâtiments mitoyens et identiques se suivre─ laisse plutôt penser que toutes ces maisons ont été construites par de petits entrepreneurs qui peuvent difficilement immobiliser leurs maigres capitaux dans un achat de pelleteuse mécanique. Seul un gros entrepreneur décrochant un gros chantier comme la construction de ce magasin Eaton rue Sainte-Catherine pouvait se permettre un tel achat.
Comme on peut le voir plus bas lors des débuts de sa construction, le contraste technologique avec la construction du magasin Eaton reste saisissant. On ne compte pas moins de quatre attelages de chevaux pour effectuer le creusage de la fondation de cet édifice de six étages. Esentiellement, le creusage semble se faire à la main et la terre extraite est transportée en charrette. La main-d’œuvre engagée pour cette tâche éreintante est composée de simples manœuvres, ouvriers non spécialisés, qui abondent à Montréal.
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